Le président de Russie, Vladimir Poutine, a affirmé ce jeudi que Moscou est prête à formaliser sa position selon laquelle elle n'a pas l'intention d'attaquer les pays européens, au milieu des appels des partenaires occidentaux à renforcer l'industrie de défense européenne et des négociations de paix pour l'Ukraine.
"Si cela se répand dans l'opinion publique ; s'ils ont effrayé leurs citoyens et veulent entendre que nous n'allons rien faire, que nous n'avons pas de plans ni d'intentions agressives envers l'Europe, alors allez-y : nous sommes prêts à le documenter comme ils le souhaitent", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse après une visite au Kirghizistan.
Poutine a ainsi fait allusion au fait que ceux qui répandent l'idée que "la Russie se prépare à attaquer l'Europe" et qu'"il est nécessaire de renforcer immédiatement le potentiel de défense" européen, tentent d'"améliorer leurs indices de popularité en politique intérieure" ou même "servent les intérêts de l'industrie de défense".
De même, le président russe a souligné que si les partenaires occidentaux "souhaitent dialoguer, débattre et résoudre des questions de sécurité européennes", Moscou y est favorable. "Nous sommes prêts, mais nous comprenons tous deux que cela doit être discuté sérieusement ; chaque mot compte", a-t-il indiqué, selon l'agence de presse Interfax.
Les propos de Poutine interviennent le même jour où le président de la France, Emmanuel Macron, a annoncé la mise en place du service militaire volontaire pour des milliers de jeunes à partir de l'été 2026, une mesure avec laquelle le pays cherche à faire face à des "menaces croissantes".
Mardi, le Parlement européen a défendu le renforcement de l'industrie de défense européenne avec plus de fonds et des achats conjoints, dans un mouvement pour prendre le contrôle de la sécurité du continent à un moment où les Européens tentent d'influencer les négociations de paix pour l'Ukraine.
Concernant le plan de paix en 28 points proposé par l'Administration de Donald Trump, le dirigeant a affirmé qu'il est nécessaire que tout ce qui est convenu en vertu du pacte --y compris la possible reconnaissance des territoires occupés par Moscou depuis le début de l'invasion en février 2022-- soit validé "par les principaux acteurs internationaux".
Poutine a également souligné que la reconnaissance de la Crimée et de la région du Donbass comme territoires russes est "l'un des points clés" pour Moscou en vue des négociations en cours, qui reprendront probablement avec la visite de l'envoyé spécial américain, Steve Witkoff, à Moscou.
Le plan, récemment discuté entre les parties ukrainienne et américaine dans la ville suisse de Genève, "peut jeter les bases de futurs accords". "D'après ce que j'ai compris, ils ont décidé que les 28 points devaient être divisés en quatre phases. Tout cela nous a été communiqué", a affirmé Poutine.
Le dirigeant russe a également souligné que ses troupes ne mettront fin aux hostilités que si l'armée ukrainienne quitte les territoires occupés par Moscou. "S'ils ne se retirent pas, nous les expulserons par la force", a-t-il averti, ajoutant qu'actuellement les militaires russes maintiennent "un élan positif dans tous les domaines".
Par ailleurs, il a de nouveau critiqué les autorités ukrainiennes pour leur manque de légitimité. "Dès que des accords de paix seront signés, la loi martiale imposée (par Kiev) doit être levée immédiatement. Des élections doivent être convoquées immédiatement", a-t-il déclaré, selon l'agence de presse TASS.


